Résilience, surmonter nos épreuves
Du latin resilire qui veut littéralement dire « rebondir », le concept de résilience est né de l’autre côté de l’Atlantique, ce qui explique sans doute le retard pris par la France aussi bien dans sa connaissance que dans sa compréhension. C'est Boris Cyrulnik à la fin des années 90 qui introduit la résilience en France, à partir de l'observation des survivants des camps de concentration. La résilience serait le résultat de multiples processus qui viennent compenser des trajectoires négatives et contrer la vulnérabilité psychologique liée à l'histoire traumatique de l'individu.
Contrairement au courage qui nécessite une vraie liberté de décision, la résilience est une force inconsciente qui pousse l'être vivant à mettre ses ressources au service de sa survie.
Tout au long de notre vie, la majorité d’entre nous sommes confrontés à vivre des épreuves qui révèlent cet instinct de survie sans lequel plus rien ne serait possible :
- Le deuil prématuré d’un enfant ou d’un être proche
- Une maladie chronique et/ou invalidante
- Un accident qui change le cours de la vie
- La séparation au sein d’un couple ou l’abandon au cours de la petite enfance
- Un handicap qui entraîne une perte d’autonomie
- Un échec professionnel, tel qu’un licenciement conflictuel ou une faillite
- Une violence physique et/ou psychologique
- Le vécu d’atrocités de guerre ou d’attentat
- …
La perte de liberté causée par le confinement dans le cadre de la crise sanitaire actuelle est vécue par beaucoup comme un traumatisme, lié à l’angoisse de la mort physique, psychique, sociale et/ou collective. D’ailleurs, le nombre de français en état dépressif a doublé entre fin septembre et début novembre 2020 (dixit le Directeur Général de la Santé).
Résilience, notre capacité d’adaptation
Comme la résilience d'un matériau est sa capacité à absorber l'énergie d'un choc en se déformant, celle d’un être humain, résulte de son adaptation psychologique pour surmonter l’évènement. Il s’agit donc d’un changement profond de l’être qui l’amènera vers un nouveau développement et non simplement vers la volonté d’apprendre à « vivre avec ».
La plupart des personnes qui ont vécu des situations particulièrement difficiles au cours de leur existence accèdent à un niveau élevé de développement personnel par le biais de la résilience. Est-ce à dire que l’expérience, voire l’expérimentation du malheur favoriserait nos capacités de résilience et par conséquent notre élévation spirituelle ?
Parmi les facteurs qui jouent un rôle prépondérant dans la résilience face aux évènements, une fois de plus, l’éducation parentale est pointée du doigt. En effet, d’après les spécialistes, la résilience prend sa source au cours de la petite enfance. Dès leurs premiers jours, les bébés adaptent leurs comportements en fonction de l'attitude des parents à leur égard. Plus l’attachement réciproque entre l’enfant et ses parents est sécurisant, meilleures sont les chances de ces futurs adultes de s'en sortir en cas de difficultés.
Résilience, notre capacité d’évolution
Voici quelques comportements qui permettent de doper nos capacités de résilience :
- Muscler sa confiance en soi, son optimisme et son estime personnelle, par la psychologie positive, par exemple
- Trouver un sens à sa vie et se définir des objectifs clairs
- S’entourer de personnes positives, qui nous apprennent des choses et nous encouragent
- Essayer d’être reconnaissant pour ce que l’on a plutôt que se plaindre de ce qu’on n’a pas
- Faire le bien autour de soi : le bénévolat est une excellente manière de ne pas s’apitoyer sur son sort
- Ne pas avoir peur de la solitude car ces moments nous apprennent à mieux nous connaître, pour ensuite, aller vers les autres
- Développer sa créativité : on n’est pas tous artistes mais on est tous créateurs d’une certaine manière
- Entretenir son sens de l’humour : le rire est l’une des choses les plus puissantes et apprendre à rire de toutes les situations permet de changer notre regard.
Mon témoignage personnel
Nos capacités de résilience sont très dépendantes de notre parcours de vie. En effet, la gravité des obstacles que nous rencontrons conditionne notre degré d’expérimentation et d’apprentissage.
Pour ma part, je considère avoir été relativement épargné lors de mon parcours de vie actuel. Peut-être est-ce mon optimisme qui me conduit à faire ce constat ?
N’ayant pas connu de réelles grosses embûches, j’ai le sentiment d’avoir eu davantage à travailler mon courage que ma résilience.
Par ailleurs, j’ai observé pour moi-même comme pour les autres que les épreuves nous sont données à vivre à partir du moment où nous sommes capables de les surmonter. Sans doute n’étais-je pas prêt à cela au cours des deux premiers tiers de ma vie.
J’ai le sentiment que mon investissement depuis une quinzaine d’années dans la pratique spirituelle méditative m’apprend à remettre en perspective mes problèmes face au monde qui m’entoure.
Confronté comme beaucoup d’autres professionnels aux difficultés liées à la crise sanitaire actuelle, je travaille ma résilience, non pas en me considérant comme un être invulnérable, mais j’apprends à faire le dos rond en faisant appel à ma confiance.
Lorsque je m’interroge sur la résilience, je repense souvent à une petite histoire que j’adore et qui est racontée par Steven Spielberg dans son film « arrête-moi si tu peux » : deux petites souris tombent dans un seau de crème. La première souris abandonne très vite et se noie, la deuxième se débat tellement fort qu'elle change la crème en beurre.
Si un jour vous tombez dans le pot de crème, dites-vous : « je suis la deuxième souris ! »
Vous l’aurez compris, confronté à des difficultés, la résilience nous aide à libérer le positif qui est en nous.
o Ne confondez pas courage et résilience
o Acceptez votre lot d’épreuves car elles vous font grandir
o Apprenez à développer vos capacités de résilient
o N’oubliez pas que si une épreuve vous est proposée c’est que vous avez la capacité de la surmonter