La crise du COVID-19 et le confinement qui en résulte nous prive de nombreuses libertés : se promener dans la nature, mener nos projets professionnels, pratiquer notre sport favori, faire du shopping, se réunir en famille ou entre amis, assister à des concerts, visiter des expositions ou des musées, manger au restaurant, partir en week-end ou en vacances, …
Toutes ces activités nous manquent et en même temps nous semblent aujourd’hui parfois dérisoires par rapport aux enjeux individuels et collectifs de cette crise.
Alors, que restera-t-il d’essentiel demain ?
Nos habitudes sont dérisoires
C’est incroyable comme certaines de nos habitudes de la période d’avant la crise nous paraissent aujourd’hui dérisoires :
- Se ruer dans des magasins bondés pour profiter de la dernière démarque ou se jeter sur un accessoire tendance afin d’assouvir nos pulsions d’hyper consommateur.
- Se faire bichonner chez son coiffeur, son esthéticienne, son masseur, sa pédicure, …, pour prendre soin de soi et aussi tenter d’échapper à l’âgisme de notre société.
- Se réunir régulièrement avec des personnes qui ne nous apportent rien. Simplement par habitude ou pour respecter les convenances.
- Souffrir à la salle de sport afin de conserver un corps efficient et l’été venu, réussir à enfiler notre superbe maillot de bain.
- Acheter un écran TV LED d’une taille gigantesque et l’installer dans notre salon de 15 m2 pour se donner l’impression de ne manquer de rien.
- Offrir à son enfant de 8 ans pour son anniversaire, le dernier smartphone à la mode afin d’essayer de compenser le manque de temps que nous avons à lui consacrer.
- Travailler sans relâche 15 heures par jour afin de se donner l’illusion d’être utile et passer ainsi à côté de notre vie, sans parvenir à lui donner un sens.
- Partir en vacances entre deux périodes de suractivité afin de compenser notre absence. Arriver sur notre lieu de villégiature épuisé, voire malade, sans être en mesure de profiter pleinement de cette pause et finalement, reprendre notre activité professionnelle en pleine forme.
Les imbéciles sont dérisoires
Les imbéciles ont cette particularité qu’ils ne savent pas qu’ils le sont. Bien sûr, ils n’ont pas attendu la crise du COVID-19 pour être dérisoires. Mais sans doute le sont-ils encore plus aujourd’hui. Notamment, lorsqu’ils :
- Passent leur temps de confinement à poster des fake news sur les réseaux sociaux afin d’évacuer leurs propres angoisses.
- Rendent responsable de la situation actuelle la terre entière sans jamais se remettre en question.
- Ne respectent pas les gestes barrières et/ou les règles de confinement par complexe de supériorité et/ou par manque d’empathie.
- Libèrent leurs instincts les plus bas en faisant de la délation envers leur jeune voisin qui accueille sa petite amie en cachette.
- Appellent à la haine, au soulèvement social ou à attaquer en justice nos dirigeants sans n’avoir aucune conscience de la nécessité de rester unis et de faire bloc.
- Commentent la crise actuelle durant des heures, des journées, des semaines, des mois sur les chaines dites « d’information continue » ; Trop souvent sans avoir aucune expertise spécifique ni de réel talent. En exprimant des critiques non constructives, ils participent à entretenir le pessimisme ambiant qui règne dans notre pays.
Nos peurs sont dérisoires
La peur provient de notre égo. Ce dernier se nourrit du climat actuel d’incertitude et de défiance et nous soumet toutes ces questions qui restent sans réponse :
- Comment nous projeter dans un avenir avec si peu de visibilité ?
- Allons-nous devoir nous restreindre et sans doute consommer moins ?
- Qu’allons-nous perdre ? De l’argent, du confort, des privilèges, … ?
- Comment parvenir à faire mieux avec moins ?
- Allons-nous changer nos modes de consommation, de relation, de travail, … ?
- Sommes-nous capables de redéfinir collectivement nos paradigmes ?
Ce qui n’est pas dérisoire devient essentiel
Cette crise est un avertissement. Elle est survenue pour que l’humanité distingue enfin ce qui est essentiel à sa survie :
- La valeur de notre santé physique et mentale qu’il nous faut préserver à tout prix.
- Notre lien d’appartenance à la nation et notre attachement à ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
- Notre modèle social sans lequel 10 millions d’Américains se retrouvent aujourd’hui sans emploi.
- L’importance de prendre le temps de vivre pour soi, découverte pour certains à l’occasion du confinement.
- L’amour de nos familles, de nos amis et de nos collègues qui nous rend plus fort.
- Le courage de nos soignants qu’il nous faut davantage valoriser.
- L’engagement de l’Etat et des pouvoirs publics auprès des malades, des soignants, des citoyens et des entreprises.
- La capacité d’innovation, de créativité et d’adaptabilité de nos entreprises.
- L’interdépendance des êtres humains qui doit nous pousser à sortir de l’individualisme.
- Le besoin d’ouvrir les yeux vers un projet commun qui tire notre société vers le haut.
- La nécessité d’avoir confiance en nous, en nos dirigeants et en l’humanité afin de construire un avenir meilleur.
Notre luxe est d’avoir pu pendant de nombreuses années, consacrer une part importante de notre énergie à des choses dérisoires. A l’occasion de cette crise du COVID-19, l’essentiel nous est rappelé violemment et inconditionnellement.