L'intelligence serait-elle devenue collective ? Newsletter Management Positif® - Mai 2019
Article inspiré du Management Positif® : l'intelligence serait-elle devenue collective ?
Une fois encore, la peur des humains est à l’origine de ces antagonismes. La peur d’être livrés à eux-mêmes et finalement la peur d’être libres amènent les ouvriers à exiger d’avoir des patrons, les citoyens des présidents, les disciples des gourous, etc.
C’est pourquoi, pour passer du concept à la réalité, l’intelligence collective nécessite que ces trois conditions soient réunies :
- Le premier niveau est le socle de la pyramide. Il est constitué du management individuel. Il s’agit de développer une relation interpersonnelle solide avec chaque individu afin de mobiliser ses talents, ses compétences et sa motivation.
- Le second niveau est constitué par le management collectif et s’appuie sur le management individuel. Il consiste à développer et à transmettre à l’équipe des règles et des valeurs communes afin de fédérer les individus et ainsi construire l’esprit d’équipe.
- Le sommet de la pyramide : c’est le Management de l’Intelligence Collective (MIC). L’enjeu est de faire en sorte que l’équipe apporte une valeur ajoutée. Le management de l’intelligence collective favorise un nouvel art de travailler ensemble fondé sur le partage, l’entraide et la co-création. C’est de ce fait, le seul mode de management qui permet d’obtenir une performance collective supérieure à la somme des performances individuelles.
En résumé, le MIC n’est donc accessible que si chaque individu est pris en compte et que le collectif est structuré à travers des règles et des valeurs établies ensemble.
L’observation des oies sauvages réalisée par Milson Olsen, célèbre naturaliste, est l’une des plus belles leçons d’intelligence collective :
- Lorsque chacun des oiseaux bat des ailes, il provoque l’élévation des oiseaux qui suivent.
- Lorsqu’elles volent en formant un V, la volée développe la portée de son vol de 70 % par rapport aux oiseaux solitaires.
- Lorsqu’une oie quitte la formation, elle ressent soudainement un frein et une résistance en essayant de voler seule et rejoint vite la formation pour bénéficier à nouveau de la puissance de l’élévation générée par l’oiseau qui la précède.
- Lorsque l’oie de tête est fatiguée, elle recule dans la formation et une autre vient la remplacer.
- Lorsqu’une oie est malade ou blessée, ou qu’elle reçoit une balle, deux oies quittent la formation et la suivent dans sa descente pour l’aider et la protéger. Elles restent à ses côtés jusqu’à ce qu’elle soit capable de voler à nouveau ou bien qu’elle meurt.
Notre démocratie pourrait également s’inspirer de ces nouveaux modes de gouvernance. Là encore, il reste beaucoup à faire. C’est même sans doute le domaine dans lequel nous avons pris le plus de retard. La crise actuelle des gilets jaunes en témoigne.
Que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, mon instinct m’a toujours conduit à privilégier l’individu. Considérant sans doute que la relation est plus riche et plus profonde lorsqu’elle s’établit entre deux êtres. Au cours de ma carrière de manager, j’ai conforté cette croyance en privilégiant la relation avec chacun de mes collaborateurs. Pour autant, j’ai expérimenté la force des trois niveaux de la pyramide du management, avec la nécessité de revenir à chaque fois au premier niveau lorsque nécessaire. Car en réalité le MIC (Management de l’Intelligence Collective) n’est envisageable que lorsque l’équipe est mature. Pour un manager, c’est un cycle permanent qui le conduit en fonction de l’état de son équipe, à repartir de la base pour tenter de viser le sommet de la pyramide, sans d’ailleurs toujours y parvenir.
Ce n’est sans doute pas un hasard, si lorsque j’ai débuté ma carrière de consultant, il y a une quinzaine d’années, la première méthode à laquelle je me suis formé est celle du Créaplan (Métaplan) qui permet d’accompagner des équipes en les aidant à réfléchir en groupe dans un contexte de changement.
La création du réseau de consultants accrédités au Management Positif® s’inscrit également dans cette volonté de partage et de synergie.
J’ai également ressenti le besoin d’expérimenter la force de l’énergie collective au sein de ma famille, avec ma femme et mes deux garçons. Il est vrai que depuis une quinzaine d’années, nous menons des projets personnels et professionnels en famille. Il en résulte un état d’esprit clanique très fort qui s’est construit grâce au partage de problématiques, de projets, de changements, de difficultés, d’émotions, de succès, …. J’ai notamment le souvenir d’un séminaire de deux jours organisé avec Sylvie mon épouse, au cours duquel nous avons partagé nos rêves individuels dans la perspective des dix prochaines années. Nous sommes parvenus assez facilement à trouver des synergies et à construire notre rêve commun. Cela s’est concrétisé par un véritable plan d’actions que nous évaluons régulièrement. Cette démarche au sein de notre couple a été très bénéfique. Elle nous a amené à prendre des décisions majeures (famille, amis, travail, finances, loisirs, spiritualité, matériel, lieux, …) afin de concrétiser notre rêve ensemble.
Pour autant, chacun au sein du clan se sent libre de mener ses propres projets en sachant que s’il en éprouve le besoin, les membres du clan seront là pour l’épauler. Si je devais citer deux témoins de réussite : tout d’abord notre efficience sur les projets menés ensemble ainsi que sur la plupart des projets individuels mais aussi un renfort de la cellule familiale à travers du partage et beaucoup d’amour.
Chaque mois, je traiterai d’une thématique en particulier inspirée du Management Positif® sur un format court, avec la volonté d’être utile.
Bruno BORTOLOTTI
Fondateur du Management Positif®
Auteur du livre "Le Management Positif®" (2ème édition - Juin 2016)
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