Newsletter Management Positif® - Février 2022 - La transmission, notre mission

Article inspiré du Management Positif® : la transmission, notre mission

La transmission est indissociable de l’idée de mission. En effet, la qualité de ce qui nous est transmis tout au long de notre existence influence notre capacité d’adaptation et nous aide à donner un sens à notre vie. En fait, la transmission relie l’individu à lui-même, à sa famille, à son entreprise, à sa nation et finalement au monde. C’est pourquoi elle est si déterminante dans notre évolution.
                                           
Le rôle des gênes
Notre patrimoine génétique est le matériel hérité de nos géniteurs présent dans le contenu de chacune de nos cellules. Cet héritage représente notre capital physique et psychologique. Des études menées par le Docteur Sonja Luybomirsky,
directeur du laboratoire de psychologie positive de l’Université de Californie montrent par exemple, que la part de la génétique dans notre capacité à être naturellement confiant et optimiste est de près de 40%.
Autre exemple, le cerveau d’un enfant de 3 ans possède déjà 100 milliards de neurones. Dans le cerveau de cet enfant, se développe très tôt des voies de communication rapides qui déterminent ses talents. En somme, là où il aura des facilités, indépendamment de ses apprentissages. A ce titre, son potentiel de développement devra idéalement être orienté vers ces capacités naturelles afin de lui permettre d’accéder avec moins d’efforts à l’excellence. D’où la nécessité d’identifier le plus tôt possible ses talents et de choisir un parcours de vie qui permette de les mobiliser.


Le rôle de la famille
Dès le plus jeune âge et même dans le ventre sa mère, l’enfant reçoit d’innombrables stimulis, ce qui fait dire à certains pédiatres que tout se joue de la grossesse jusqu’aux 2 ans de l'enfant pour sa santé et son futur d'adulte. Ensuite, c’est le rôle de l’éducation parentale de prendre en charge l’enfant en privilégiant la pédagogie et l’exemplarité.
J’ai toujours trouvé surprenant l’absence d’écoles pour devenir parent. En effet, les techniques pour parvenir à transmettre sans violence et avec bienveillance sont rarement innées. Par ailleurs, les plus grands traumatismes sont vécus pendant l’enfance et proviennent généralement d’un parent ou d’un proche de la famille. Il ne me semble pas raisonnable de donner un blanc-seing à des parents qui en général ont tendance à reproduire l’éducation qu’ils ont eux-mêmes reçu. Ce qui peut s’avérer parfois dramatique. En fait, les enjeux de l’éducation parentale sont majeurs pour l’enfant : la discipline,  la curiosité, la volonté, l’ouverture aux autres, la gestion des écrans, l’éducation sentimentale et sexuelle,… Seules les sociétés qui prendront au sérieux le métier de parents auront un avenir. On observe d’ailleurs depuis peu certaines initiatives intéressantes afin d’aider les parents et les enseignants. Par exemple, le magazine Innovation en éducation dont l’objectif est de nourrir l’optimisme et de donner des clés pratiques à toutes les personnes œuvrant auprès des enfants.
 
 
Le rôle de la nation
Selon le lieu de notre naissance, on nous apprend l’histoire, les coutumes et les valeurs de notre nation. C’est le rôle de l’éducation scolaire d’offrir à l’enfant ce ciment qui le construit comme citoyen sur le plan individuel et collectif.
Il y aurait beaucoup à dire sur la formation pratique des enseignants et sur l’évolution des techniques pédagogiques. A titre d’exemple, nous sommes l’un des pays où le temps de  prise de notes lors de l’enseignement supérieur est le plus élevé des pays de l’OCDE, laissant peu de place aux interactions et à la mise en pratique.
On peut saluer la réforme « Pour une École de la confiance », adoptée en juillet 2019, inclut de nouvelles dispositions concernant la formation des enseignants, notamment le fait d’associer davantage la pratique aux enseignements.
Le service militaire supprimé en 2002 par Jacques Chirac avait également cette fonction de diffuser auprès des jeunes les valeurs de la nation. Cette volonté de professionnaliser l’armée, sous couvert de faire des économies, fut à mon sens une erreur car le service militaire permettait de retisser le lien social entre les différentes catégories de la population, de renforcer le sentiment national, bref de faire communauté.
L’éducation sportive trop souvent négligée dans notre pays, contrairement à l’Allemagne par exemple, est pourtant essentielle pour transférer des valeurs fondamentales comme le goût de l’effort, l’humilité ou l’esprit d’équipe, … Et ce n’est pas à l’âge adulte dans un canapé, devant un petit écran, que ce type de transfert peut se produire.
L’accès aux arts qui est encore trop souvent réservé à une élite, constitue pourtant une étape non négligeable dans la construction d’un individu, afin de développer son acuité, son ouverture, son expression ou encore sa confiance en lui. Que dire de l’éducation spirituelle, voire religieuse qui est devenue si pauvre dans une société où pourtant beaucoup d’entre nous sont à la recherche de la maîtrise de leur esprit.
 
 
Le rôle de l’entreprise
L’entreprise a une responsabilité  sociétale évidente, notamment à travers le développement des compétences professionnelles tout au long de la vie mais aussi au management par l’exemplarité et la transmission des valeurs.
C’est d’ailleurs l’un des fondements du Management Positif® dont l’objectif est de concilier le développement de l’humain et de la performance. Il est évident que la transmissibilité des émotions, des compétences et des valeurs entre individus qui travaillent ensemble est  capitale pour l’équilibre des salariés et donc pour le succès de l’entreprise.
 
 
Mon témoignage personnel
Depuis ces vingt dernières années que je pratique le consulting, la formation et le coaching en entreprise, j’ai pris l’habitude, lorsque je suis en position d’apprenant (lectures, stages, formation, conférences, ….), de considérer que je serai un jour en situation d’enseigner ces connaissances à d’autres.
Pour ce faire, dans mon travail d’apprentissage, j’entame systématiquement une phase de prise de note, d’appropriation et d’expérimentation afin d’être préparé à transférer à mon tour mes acquis : être en capacité de « faire savoir ». Cela me demande discipline, méthodologie et investissement intellectuel. C’est aujourd’hui ma manière d’apprendre. En fait, je ne conçois pas d’apprentissage sans transfert. C’est comme si l’accumulation de connaissances ou de compétences pour moi-même ne me motivait pas suffisamment pour me donner l’énergie de m’engager. Au contraire, si je sais que je peux en faire profiter d’autres alors cela me met une pression positive qui décuple mes capacités d’apprentissage. Je considère que s’il est évident qu’offrir un bien matériel à une personne nous prive de cet objet, le fait de transmettre une connaissance ou une compétence nous enrichit. Cette richesse, je la trouve dans le regard de la personne qui reçoit mon enseignement. Ce mélange subtil de curiosité, d’intérêt, de surprise, de reconnaissance, d’interrogation, … et finalement d’humanité.
Si notre point de départ est génétique, de nombreux intervenants se succèderont tout au long de notre vie afin d’enrichir notre capital. Parents, enseignants, entraineurs sportifs, éducateurs, managers, … Tous ces actes de transmission relèvent bien d’une mission qui est de fabriquer des humains équilibrés, autonomes et finalement de les préparer à accéder au bonheur. Rien que cela !
 
 Vous l’avez compris, la transmission est au cœur de notre évolution car elle nous permet de libérer le positif qui en nous. Pour ce faire :
  • Découvrez vos capacités innées le plus tôt possible
  • Orientez vos activités vers ces talents
  • Prenez tout ce que vous pouvez de l’éduction qui vous est transmise (parentale, scolaire, sportive, artistique, …)
  • Comprenez que tout n’est pas mathématique et osez intégrer la spiritualité dans vos bagages
  • Ne négligez pas votre part d’investissement personnel car tout ne vous sera pas offert
  • Mettez-vous en situation de transmettre aux autres car c’est notre mission à tous.
 Bruno BORTOLOTTI
Fondateur du Management Positif® 
Auteur du livre "Le Management Positif®" (2ème édition - Juin 2016) 


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