Les émotions, une nouvelle grille de lecture / Newsletter Management Positif® - Novembre 2017

Article inspiré du Management Positif® : les émotions, une nouvelle grille de lecture

A la fin du XX siècle de nombreux scientifiques ont dénoncé l’erreur de Descartes qui opposait raison et émotion. Au XXI siècle, tout concourt à adopter une nouvelle grille de lecture qui intègre pleinement l’homme et ses émotions dans ses prises de décision.
 
Emotion et sentiment
Alors que les émotions sont des manifestations visibles ou détectables dans le corps par dosage d’hormones ou enregistrement d’ondes, les sentiments sont eux des représentations mentales, donc cachées. Pour les scientifiques, c’est de la rencontre entre les émotions et le cerveau rationnel que jaillit la conscience, une caractéristique qui est spécifique de l’espèce humaine.

L’émotion, un facteur de mobilisation positive
Etymologiquement c’est par l’émotion du latin movere (mettre en mouvement) qu’un manager mobilise son collaborateur. Il est d’ailleurs intéressant de noter que “ motivation ” et “ émotion ” proviennent de la même racine. La dimension émotionnelle prend d’ailleurs une importance croissante en management, à tel point que l’on mesure aujourd’hui plus volontiers le quotient émotionnel des managers que leur quotient intellectuel. D’après les études menées par Daniel Goleman (psychologue américain spécialiste de l’intelligence émotionnelle), le quotient émotionnel (QE) d’un manager interviendrait à 80% dans sa réussite. Bonne nouvelle ! Contrairement à notre quotient intellectuel (QI), notre quotient émotionnel, est lui évolutif.
 
L’émotion, le filtre de notre raison
Dans les années 1990, Antonio Damasio,neurologue à l’origine de la cartographie des émotions dans le cerveau, est confronté à Elliott, l’un de ses patients trader qui subit une opération chirurgicale suite au diagnostic d’une tumeur au cerveau. Lors de la reprise de son activité, le comportement d’Elliott a changé. Il n’arrive plus à gérer son temps et se montre incapable de décider. Perplexe, le professeur Damasio le soumet à des tests. Un jour, il lui montre des photos-chocs de catastrophes et de personnes blessées lors d’accidents. Elliott lui avoue qu’il ne ressent rien, rien du tout. Et le neurologue comprend : Elliott est en déficit d’émotions. Comme d’autres patients étudiés par la suite, il est en mesure d’apprendre, mais pas de ressentir. Tout se passe comme si le cerveau de ces patients, déconnecté de l’expérience émotionnelle, tournait à vide. Conclusion du neurologue : sans émotion, nous ne pouvons pas décider. Antonio Damasio va jusqu’à dire que : «  l’idée que l’on puisse prendre une décision indépendamment de toute émotion, dans un contexte de pure logique rationnelle est une totale fiction, un mythe ! ».

La gestion des émotions négatives
Cela consiste à éviter de réprimer une émotion négative (colère, peur, égocentrisme, frustration, …) sans pour autant la laisser exploser. Voici deux techniques qui ont fait leurs preuves :
-       La pratique de la méditation apporte une solution concrète en neutralisant les émotions perturbatrices à l’aide d’antidotes spécifiques grâce à l’ancrage d’émotions positives.  De nombreuses études scientifiques utilisant l’électro-encéphalogramme (EEG) ont montré une forte augmentation des ondes à hautes fréquences dans le cerveau des méditants. Concrètement, par une pratique régulière et assidue, le méditant et son entourage observeront une modification comportementale et des changements de réaction face à certaines situations. Comment cela est-il possible ? Grâce aux processus de plasticité neuronale qui sont activés par la pratique de la méditation.

-       Une autre technique beaucoup plus abordable, consiste à nous dissocier mentalement des émotions perturbatrices (colère, peur, égocentrisme, frustration, …)  en examinant précisément et sur le fait, ce qui est en train de se passer en nous. Prenons l’exemple d’un manager qui à l’occasion de la réception d’un mail de son collaborateur observe la colère l’envahir. Peu importe la raison : retard, désaccord, mauvaise foi, …Il s’agit pour ce manager  de stopper immédiatement toute activité (avant que la colère n’ait totalement envahie son cerveau) et de placer toute son attention sur ce qui est en train de se produire en lui. Son rythme cardiaque s’est accéléré, accompagné de sudation, voire de tremblements, de tensions musculaires. Le simple fait d’observer avec distance ce qui est en train de se produire en lui va progressivement le déconnecter de cette émotion négative. Il va pouvoir gérer avec calme, recul et sans froid et sans doute de manière beaucoup plus productive le mail de ce collaborateur. Entrainer régulièrement notre cerveau à ce type d’exercice permet avec le temps de créer des réflexes d’auto gestion des émotions négatives, qui finissent par ne plus du tout nous déstabiliser.
 
Vous l’aurez compris, pour libérer tout votre potentiel, il est essentiel de parvenir à gérer vos émotions. Pour ce faire : 
  • Mesurez votre QE afin de prendre conscience du chemin qu’il vous reste à parcourir
  • Développez-vous personnellement afin d’accroître intelligence émotionnelle  
  • N’hésitez pas exprimer vos émotions positives envers les autres  
  • Travailler sur vos émotions négatives sans ni les réprimer ni les laisser exploser
  • Soyez à l’écoute de vous-même et de vos émotions afin d’optimiser votre intuition.  


Chaque mois, je traiterai d’une thématique en particulier inspirée du Management Positif®, sur un format court, avec la volonté d’être utile, voire inspirant.

Bruno BORTOLOTTI
Fondateur du Management Positif® et du réseau de consultants accrédités
Auteur du livre "Le Management Positif®" (2ème édition - Juin 2016)



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